Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas, et leur coût suscite de nombreuses discussions.

Grâce aux infrastructures existantes, l'édition parisienne se positionne parmi les moins coûteuses de l'histoire récente, avec un budget estimé à 8,8 milliards d'euros.

Pour mettre ce chiffre en perspective, examinons les coûts des éditions précédentes :

Sur le plan financier, les Jeux Olympiques de Paris 2024 pourraient être considérés comme les moins onéreux depuis Sydney en 2000.

Bien que le budget estimé soit de 8,8 milliards d'euros, on peut prévoir une augmentation, potentiellement jusqu'à environ 12 milliards d'euros. C'est une estimation à la louche, mais qui semble cohérente au vu des dépassements habituels des budgets des précédents JO (Preuss, H. 2022).

Douze milliards d'euros, ça peut sembler astronomique. Surtout si vous le comparez au pécule que vous possédez sur votre PEL. Mais que représente cette somme face aux dépenses de l'état ?

Pour évaluer cela, explorons quelques ordres de grandeur des budgets alloués à différents secteurs clés.

Comparaison face aux dépenses de l'état


Ce n'est pas facile de démêler l'organisation des finances publiques, mais grâce aux informations recueillies sur budget.gouv, nous pouvons obtenir une idée des ordres de grandeur en jeux.

La dépense générale de l'État français en 2023 s'élève à 455 milliards d'euros.

Donc, en prenant un coût potentiel de 12 milliards d'euros :

Le coût des jeux olympiques représente 2.15% du budget annuel 2023 de l'État.

Attention, contrairement au budget de 455 milliards d'euros affiché ici, le coût des JO est étalé sur plusieurs années, et l'État n'en est pas le seul financeur. Cette comparaison permet uniquement de remettre en perspective des sommes énormes que nous avons parfois du mal à appréhender.

Ce pourcentage, relativement modeste, rend le coût des Jeux moins impressionnant qu'il n'y paraît de prime abord.

Essayons maintenant de trouver quelques points de comparaison plus précis dans le budget de l'Etat :

Le coût prévu des Jeux de Paris est comparable à :

  • Trois fois le budget alloué à la culture
  • L'ensemble du budget de la justice
  • Moins de 50% du budget dédié à l'écologie
⚠️
Je tiens à insister sur l'importance de ne pas tirer de conclusions hâtives à partir de ces données. Le but de ce graphique est simplement de vous offrir une échelle de grandeur pour contextualiser les chiffres. Pour la culture par exemple, une part significative de son financement sur le territoire provient des collectivités territoriales, et les subventions qui leur sont accordées par l'état ne figurent pas dans notre graphique. De plus, certains éléments essentiels ne sont pas visibles, tels que la santé bien qu'elle constitue une dépense publique majeure. Elle est principalement financée par l'assurance maladie et n'apparaît donc pas directement dans le budget de l'État. Il en va de même pour le financement des retraites, absent de notre visualisation. Une analyse plus approfondie des finances de l'État s'avère nécessaire, et c'est précisément ce que nous aborderons dans la prochaine newsletter.

Après cette mise en garde, continuons nos comparaisons. Un autre référentiel intéressant est le montant de la dette publique de la France. Celle-ci est d'environ 3 000 milliards d'euros. Par conséquent :

Si les JO étaient financés entièrement par la dette publique, celle-ci augmenterait de 0.4% seulement

Juger que 0.4% de la dette publique est un coût mineur ou majeur dépend principalement de l'opinion personnelle sur les événements concernés, selon qu'on les juge plaisants et bénéfiques ou non.

12 Milliards pour quel impact ?

Certes, allouer 12 milliards d'euros pour un évènement qui, de prime abord, ne dure que deux semaines peut paraître extravagant. Pourtant, nous avons vu que ce coût est loin d'être monstrueux lorsqu'il est comparé aux ordres de grandeur habituels dans les comptes de l'état.

De plus, l'effervescence des Jeux Olympiques transcende largement leur courte durée.

Les phases de préparation et de construction, souvent initiées plusieurs années à l'avance, ainsi que les retombées post-Jeux, contribuent à des impacts économiques et sociaux importants et étendus dans le temps même s'ils sont difficiles à quantifier.

L'aventure olympique débute bien des années avant le coup d'envoi et son héritage perdure longtemps après la clôture.

Vous l'aurez compris je crois, j'ai un sentiment positif à égard de la tenue des JO en France.

Privilégier le sport comme vecteur de rassemblement, plutôt que les conflits, représente à mes yeux une manière noble d'allouer des ressources.

❤️
Merci de m'avoir lu. Pour toute question, remarque ou suggestion, vous pouvez me contacter ici : simon.bastide@outlook.com